Evocation de la rafle des juifs d'Aiguebelette du 26 août 1942

Dans le cadre du Festival des Nuits d'Eté, la toute nouvelle Association Mémoire Août 1942, a réuni plus de 200 personnes à la Maison du Lac pour le premier événement de l’Association . L'association créée par quelques habitants du territoire, a animé une conférence consacrée à l’assignation des juifs sur les communes autour d’Aiguebelette en 1942. Grâce à de longues recherches l’association a établi que plus de 90 juifs étrangers avaient été assignés à résidence en 1942 et 1943 sur les communes de Aiguebelette-le-Lac , Lépin-le-lac, Saint-Alban-de-Montbel ; vingt d’entre elle ont été raflées le 26 Août 1942, puis déportées dans les camps de la mort à Auschwitz. La conférence a permis de citer leur nom, d’écouter plusieurs témoignages : celui de Simha AROM qui, à la demande de son père, s’est enfuit à 11 ans du car qui l’emmenait vers Drancy, et qui est devenu un ethnomusicologue mondialement connu ; celui de Colette LANSHERME habitante de La Bridoire dont sa mère a caché des juifs dans sa ferme et dont le père résistant à connu la prison Montluc à Lyon ; ou encore celui de Gabriella et Jacky Grauman dont le père, assigné à Résidence puis déporté, est revenu des camps de la mort. L’association, aidée par tous ceux qui ont conservé des morceaux d’histoire familiale, va poursuivre son travail de recherche et de mémoire avec l’idée de réaliser en 2020 un second événement autour des Justes et en lien avec les écoles du bassin d’Aiguebelette. Contact : Frédéric Pélisson, Association Mémoire Août 1942

Repères historiques Le gouvernement de Vichy prend très tôt des mesures antisémites. Déclaration individuelle concernant le statut des Juifs.Dès le mois d'octobre 1940, il promulgue un statut des juifs restreignant leurs libertés. En 1941, le gouvernement de Vichy organise un recensement général de la population juive, suivi en 1942 d'un recensement des juifs étrangers entrés en France après 1936. Les 16 et 17 juillet 1942 a eu lieu la Rafle du Vel d'Hiv (Vélodrome d'hiver) où 13.000 juifs d'origine étrangère ont été retenus après avoir été arrêté par la police française avant leur déportation. En Savoie, l'issue est le regroupement au camp de travailleurs étrangers de Ruffieux des réfugiés les plus démunis. Les plus fortunés sont, quant à eux, assignés à résidence dans plusieurs communes savoyardes. La première rafle a lieu le 24 août 1942 : elle concerne 168 juifs internés à Ruffieux. Dans la nuit du 25 au 26 août, 68 juifs sont déportés à leur tour par l'administration préfectorale. Dès novembre 1942, l'occupation totale du département par les Italiens met fin aux déportations : la Savoie devient un refuge. Face à l'afflux de ces populations, l'opinion savoyarde oscille entre le désintérêt, l'émotion suscitée par les rafles et une franche hostilité liée aux difficultés de se ravitailler. "Le Juif" devient un bouc émissaire accusé d'être responsable du marché noir et de la hausse des prix. En 1942, en France ce seront plus de 40.000 juifs qui seront arrêtés et livrés par la Police Française aux allemands et déportés grâce à la SNCF. ( Tout de suite après la Libération elle présentera des factures à l'Etat qui lui paiera ces "prestations") Après le départ précipité des Italiens en septembre 1943 et l'arrivée des Allemands, les rafles et les arrestations reprennent. La population juive est pourchassée. Elle ne peut plus échapper à la "solution finale" mise en place par les Nazis : plus de 430 personnes seront déportées. L'église catholique de Savoie (L'Evéché de Chambéry) n'a aucunement protesté contre ces rafles (contrairement à celui de Lyon) et à plutôt encouragé la population a obéir aux directives du gouvernement Vichy et à dénoncer les agissements de ceux qui s'y opposaient. (Sources archives Départementales Savoie, Wikipédia, Les Juifs en Savoie Cédric Brunier)

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