Chambéry : Viols jugés aux assises

Ces jeudi jeudi 9 et vendredi 10 février 2023 s'ouvre à la cour d'assises de Chambéry, plusieurs procès pour viols. Charlotte qui avait 30 ans au moment des faits à porte plainte. Durant ces 2 jours le collectif « NousToutes73 » qui lutte contre les violences faites aux femmes soutient Charlotte Selon le rapport du HCE (Haut Commissariat à l'Egalité) paru en janvier 2023, aujourd’hui en France, 2023, ce sont 37% des femmes qui disent avoir déjà subi des "rapports sexuels non consentis » Seulement 1% des violeurs sont condamnés (source TF1Info), ce chiffre traduisant une ambivalence bien française entre une loi très claire et punitive et une réalité beaucoup plus floue, avec la nomination de ministres condamnés notamment. Une femme sur 10 victime de viol ou de tentative de viol porte plainte. (source arrêtons les violences). Une procédure judiciaire pour viol a été estimée, ne serait-ce qu'en terme financier à plus de 10 000 € par la fondation des femmes (source fondation des femmes) Quand la plainte est effectivement déposée, l'agresseur est souvent acquitté, en dépit de la gravité des faits et des impacts sur la victime sur toute sa vie (88,3% ne sont pas condamnés en 2020 : Nous publions le témoignage de Charlotte. "J’ai été victime de viol le 17 février 2019 aux Arcs où j’ai été hébergée dans un studio chez les collègues d’une amie. J’étais hébergée pour la 2 ème fois chez eux sur un matelas au sol.Ce soir-là j’étais rentrée la première, l’un d’eux est rentré plus tôt que l’autre et en l’absence de son colocataire, mon agresseur est venu vers moi et s’est mis sur mon corps. Malgré mes refus clairs et mes larmes, il m’a pénétré à plusieurs reprises avec ses doigts, mordu le sein... Il n’a pu me pénétrer avec son pénis du fait qu’il n’avait pas une assez forte érection. Après l’acte, mon agresseur m’a parlé et a déclaré entre autres « désolée, oui je sais je t’ai violé ». J'étais en tétanie et angoissée. Il m'amis une couverture sur moi et m’a dit que je pouvais quand même rester dormir si je voulais. A un moment j’ai pu partir, j’étais déboussolée, perdue, en état de choc et suis restée deux heures dehors par -10C°. A ma demande et grâce à un ami que j’ai eu au téléphone, des personnes m’ont déposée à l’hôpital où dès le lendemain j’ai pu faire les démarches liées au dépôt de plainte. L’ADN de mon agresseur a été trouvé sur mon sein. Mon agresseur nie tout et dit que j’ai utilisé des vêtements à lui pour déposer de son ADN sur mon corps. Après 4 ans de procédure pénale je veux être reconnue comme victime et que mon agresseur ne mette plus en danger d’autres personnes et bénéficie d’une obligation de soin plutôt que d’un acquittement. Merci par avance de votre soutien “ Des rassemblements sont prévus aujourd’hui et demain - rassemblement jeudi 9 février 8h30 au début du procès place du palais de justice de Chambéry - rassemblement vendredi 10 février 13h30 avant le délibéré place du palais de justice de Chambéry Pour soutenir Charlotte et avoir plus d'informations, contactez : soutiencharlotteproces@proton.me Communiqué de NOUS TOUTES 73 (15/02/2023) Ces 9 et 10 février 2023, un procès pour viol s'est tenu à la cour d'assises de Chambéry. Charlotte G., victime, avait porté plainte contre Florian M. pour viol par pénétration digitale le 17 février 2019 aux Arcs. Il aura fallu 4 ans de procédure pour qu’un procès aux assises s’ouvre et que Charlotte G. soit enfin entendue en tant que victime après cette nuit traumatisante passée aux Arcs. Charlotte avait souhaité être soutenue par les associations féministes pour ces deux journées éprouvantes. Une mobilisation a donc été organisée par le collectif NousToutes73, qui a permis de réunir entre 30 et 60 personnes à chaque moment de ces 2 journées qu'a duré le procès. Devant la banderole "Pour que nos vies ne soient plus classées sans suite", les militantes féministes arboraient des pancartes "Ras le viol", "le consentement ça s'apprend", "toutes les violences ont un lendemain", "Je te crois" et même la BD de maedusa gorgon expliquant le message "je te crois". De nombreux passants sont venus s'informer sur la mobilisation et faire savoir leur soutien. A l'intérieur de la salle, de nombreuses personnes ont pu également assister aux échanges et témoigner de leur ressenti à l'issue de l’audience. Malgré une avocate générale Me Brunisso qui a tenu un réquisitoire juste et approprié et une avocate de la partie civile Me Bouillon de réputation nationale sur le sujet des violences sexuelles, il y a eu des paroles d’un sexisme insupportable et une indécence certaine dans nombre de propos tenus par l'avocat de la défense et dans certaines positions du président. Afin d'éviter une victimisation secondaire de la victime et de ne pas continuer à propager la culture du viol, il a été mis en évidence plusieurs points d'amélioration : - la définition pénale du viol devrait comprendre le terme de consentement pour éviter de devoir prouver qu'il y a eu "violence, contrainte, menace ou surprise", en plus de la pénétration. - la question de l'état de conscience de la victime ne devrait pas être posée, sauf pour parler de circonstances aggravantes si la victime était alcoolisée. - les informations personnelles livrées lors du procès et notamment des expertises psychologiques et psychiatriques devraient être limitées au strict nécessaire pour le procès et ne pas refléter de, culture du viol. Par ailleurs, il devrait y avoir au moins autant d'informations divulguées sur l'accusé que sur la victime (dans ce procès 90% des informations concernaient la victime) Pour clôturer les échanges, l'avocat de la défense a passé 1h45 de plaidoirie à insinuer le doute et propager la culture du viol. Malgré cela, à 19h50, après 3h de délibérés, les juges et jurés ont reconnu l'accusé coupable en suivant leur intime conviction et l'ont condamné à une peine de 5 ans de prison dont 3 ans fermes et incompressibles ainsi que 2 avec sursis, avec une peine d’inéligibilité pendant 10 ans, une obligation de soin et une inscription à vie dans le fichier des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais). Comme l'a rappelé Me Anne Bouillon, l'avocate de Charlotte G. - partie civile - , "210 000 viols ou tentatives de viol sont déclarés au ministère de la justice chaque année en France, soit 575 viols par jour, 24 viols par heure." C'est si commun. En France, 37% des femmes disent avoir déjà subi un rapport sexuel non consenti (source : Rapport du Haut Comité à l'Egalité HCE). 1% des violeurs sont effectivement condamnés. (source : TF1info) L'hypothèse faite par les féministes est que si ce crime était mieux puni et que les agresseurs connaissaient les peines infligées et que la culture du viol était moins présente, il serait moins banalisé. Tout le monde se porterait mieux, auteurs, victimes et proches. Les jurés, juge et magistrats ont permis de remettre le monde de Charlotte à l'endroit ce vendredi i10 février, tel que le demandait Me Bouillon. Plus d'informations : noustoutes73@gmail.com

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