Chantier Lyon-Turin : TELT gaspille des millions de m3 cubes d’eau en toute impunité.
Depuis plusieurs années, ce chantier qui n’avance guère, aux coûts financiers faramineux de plus de 30 milliards € et aux conséquences écologiques dramatiques, ne cesse d’être confronté à des problèmes environnementaux que les dirigeants de TELT et les élus locaux, nient ou minimisent et au final ne semblent pas vouloir prendre en compte.
Le problème du gaspillage de l’eau de la montagne avec le tarissement des sources que les travaux engendrent est l’un d’entre eux.
En 2019, les travaux du chantier avaient provoqué le percement d’une énorme poche d’eau. Les opposants avaient alerté, mais la direction de TELT avait nié. Ce n’est que par un article de Médiapart à l’été 2024, que l’information a pu être diffusée. En effet c’est un document interne d’EDF qui l’a révélé : les creusements opérés par TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin) ont vidé, en avril 2019 et en quelques minutes, de toute son eau, un pan de la montagne, accélérant l’affaissement d’un barrage, celui du Pont-des-chèvres, faisant baisser drastiquement le niveau de l’eau du barrage et provoquant l’effondrement de roches.
Comme l’explique depuis des années Philippe Delhomme, ex-maire adjoint de la commune de Villarodin-Bourget,
« les fontaines du village ont arrêté de couler. C’est un phénomène connu lorsqu’on creuse la montagne, car le chemin de l’eau (…) est dévié. Les sources sont donc captées par le tunnel (…) cela a forcément ému la population car l’eau est une ressource vitale ».
TELT, pour compenser cette perte irréversible pour les habitants a dû construire une conduite de 5 km, et un réservoir souterrain, afin d’alimenter le village, ce qui a coûté 1,2 million d’euros.
Rappelons que la monstruosité du chantier Lyon-Turin est un prédateur d’eau tout azimut, et que cela nécessite que les communes réaménagent leurs réservoirs et installent des groupes de pompage avec conduite de refoulement pour desservir la plateforme des travaux des puits, comme cela a été fait à Avressieux par la société SCERCL.
Quelles conséquences pour la continuité de l’alimentation en eau potable pour ces communes ?
Déjà en 2005, la commission européenne, écrivait dans un rapport d’analyse fait par LTF (Lyon Turin Ferroviaire, ancêtre de TELT) sur le projet Lyon-Turin :
« Que les deux tunnels principaux (le tunnel de base et le tunnel de Bussoleno), les descenderies, etc. recevront un flux cumulé d’eaux souterraines compris entre 1951 et 3973 L/s dans le cas stabilisé. Ceci équivaut à un débit compris entre 60 et 125 Million m3 /an, ce qui peut être comparable à l’alimentation en eau nécessaire à une ville d’environ 1 Million d’habitants. Le drainage des eaux souterraines n’est pas négligeable comparativement à la recharge totale en eaux souterraines dans les zones situées le long du tunnel. »
Aujourd’hui, le collectif contre le Lyon-Turin et l’association Agir en Maurienne, alertent sur le fait que ;
« TELT, pensait pouvoir s’exonérer des interdictions de creusement à l’aplomb des périmètres de protection des captages d’eau potable en passant sous silence ces interdictions. Le Préfet, ayant été averti par différents élus que les creusements du tunnel Lyon-Turin prévus violeraient ses propres arrêtés, a diligenté une enquête simplifiée pour changer la règle et permettre les creusements sous les périmètres de protection des captages. »
En novembre 2021, le BRGM, dans son rapport indiquait pour sa part que ;
« Les résultats de ces analyses mettent en évidence des problèmes de continuité insuffisante du suivi, d’imprécision des mesures et de non quantification des débits très élevés pour plusieurs points d’eau. Près de 75% des chroniques examinées ont une exploitabilité réduite à cause d’un ou plusieurs de ces problèmes. »
Comment nier dés lors, que le chantier du Lyon-Turin, en plus d’un bilan carbone catastrophique aggravant considérablement l’écosystème de la vallée et du département, assèche durablement les sources et les captations d’eaux y compris en eaux potables, ce que pourtant TELT continuait à nier jusque sur les plateaux de télévision.
« Les chantiers n’ont détourné aucune source d’eau potable. En aucun cas on peut dire que le drainage par nos galeries assèche la montagne… » pouvait affirmer Xavier Darmendrail Directeur de la concertation avec le territoire chez TELT,Tunnel Euralpin Lyon -Turin, il y a juste 2 ans sur le plateau de FR3 Alpes ( 6/09/22).
Plus le mensonge est gros plus il passe, surtout quand les journalistes locaux des médias dominants, ne veulent pas se documenter et surtout pas poser les bonnes questions.
D’ailleurs c’est sûrement pour cela que le lundi 23 septembre 2024 la société TELT a elle-même publié un appel d’offre s’intitulant “ Travaux préparatoires et mesures d’URGENCE (souligné par la rédaction ) et transitoires pour l'approvisionnement en eau potable dans la vallée de la Maurienne. “
Ainsi la mise à disposition de camions-citernes connectés à des unités de distribution d'eau potable et/ou de pick-up et d'eau en bouteilles sur la zone de creusement prévue de Saint-Jean de Maurienne à la frontière italienne sera mis en place, pour un coût de 2,5 millions €.
Nous ne nous lassons pas de citer encore un extrait de l’appel d’offre émis par TELT « Le présent marché public a pour objet la réalisation de travaux préparatoires et la mise en œuvre de mesures COMPENSATOIRES D’URGENCE et transitoires pour l'alimentation en eau potable sur les communes de Maurienne situées entre Saint-Julien-Montdenis et Val-Cenis. » CQFD
Pour sa part, l’association ZSC Maurienne indique que pour elle
« le sujet n’est pas de savoir si nous sommes pour ou contre le Lyon Turin mais bien d’être conscient de ce que ce chantier implique sur notre vie aujourd’hui et demain.La situation de l’eau en Maurienne, nous paraît être très préoccupante et mérite l’attention de tous. »
Contrairement à ce que l’on peut lire dans la propagande locale sous l’emprise de TELT, de nombreuses associations s’opposent à ce projet et tirent depuis des années la sonnette d’alarme concernant la catastrophe environnementale annoncée d’un tel projet. On peut citer :
Attac, la Confédération paysanne, SUD-Rail, Les Amis de la Terre, Mountain Wilderness, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna, devenue France Nature Environnement), Vivre et agir en Maurienne, La coordination des opposants au projet Lyon-Turin et les partis politique EELV, La France Insoumise.
Ils poursuivent en faisant remarquer que :
"Le principe de précaution est encore une fois ignoré par le Préfet et par le commissaire enquêteur comme le sont également les dispositions de la directive européenne de protection de la qualité des masses d’eau…Nous appelons les élus de Maurienne, et plus généralement de Savoie et de la région AURA, à respecter et faire respecter les dispositions de la Charte de l’environnement et à exiger le respect de l’article 5 de cette même charte à valeur constitutionnelle :
« Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertain en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. ».
Espérons que cela ouvrira les yeux et les oreilles aux prochains visiteurs du site que TELT invite ce weekend pour les endormir par une propagande à grand frais.
Pour notre par nous resterons bien WOKE... pardon éveillés !
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