MUSILAC ne répond pas ?

Dans notre reportage « Les Coulisses de Musilac », réalisé en 2016-2017 et rediffusé aujourd’hui, nous posions un certain nombre de questions relatives à la « cure de rock » qui se tient tous les ans à mi-juillet en bordure du lac du Bourget à Aix-les-Bains. Ce festival réunit plus de 70 000 festivaliers sur 4 jours, avec une jauge journalière maximale de 30 000 personnes, soit la population d’Aix-les-Bains. La ville voit ainsi un afflux annuel et éphémère de plus jeunes, jeunesse souvent cantonnée dans l’enceinte du festival ou au camping de Musilac. L’événement permet à l’équipe municipale de communiquer de façon plus dynamique, au moins une fois par an. Cette image dynamique, jeune et branchée, que veut se donner Aix-Riviera des Alpes a évidemment un coût pour le contribuable aixois. Ceci n’a pas échappé à la Cour Régionale des Comptes dans son rapport d’avril 2018 plutôt critique sur le fonctionnement de l’Office de Tourisme d’Aix-les-Bains (OTI Grand Lac). Plus de 65% du montant des subventions attribués par l’Office de Tourisme sont à destination de la SARL Musilac, note la CRC. Entre 2010 et 2015, l’Office de Tourisme a versé plus de 1,8 millions d’euros à la SARL Musilac (200 à 300 000 €/an). La Cour Régional des Comptes souligne qu’aucun rapport annuel d’activité, excepté les comptes financiers de la SARL, n’est communiqué à l’Office de Tourisme comme cela est demandé dans les conventions d’attribution de la subvention. Nous sommes là bien loin du rapport économique, sanitaire, social et environnemental communiqué de façon publique par le Paléo Festival (près de Genève en Suisse concurrent direct de Musilac) …cette demande nous l’avions formulé à Evelyne Gasse, ex directrice de l’OT, en 2016 (à voir dans notre reportage) ! Nous interrogions le responsable de la Croix-Rouge sur l’aspect sécurité lié au confinement des festivaliers sur le site lors des soirées à jauge complète (30 000 personnes) en cas de mouvement de foule importante : pour lui la situation est à risque. Que dire de l’aspect environnemental sur ce site exceptionnel de lac et montagnes : alimentation électrique sur groupes électrogènes (en électricité verte renouvelable au Paléo Festival), bouchons d’oreille encore présents dans la pelouse trois mois après, etc… Du dire même de l’Office de Tourisme chaque festivalier dépense en moyenne 8€ (2016) hors du site, la majeure partie des recettes se faisant à l’intérieur du festival à l’avantage de la SARL Musilac. Et quid de la scène musicale locale qui fut très présente aux origines du festival ? Ces questions et bien d’autres, nous avons voulu les poser au directeur de la communication de la SARL Musilac, Bruno Garcia. En bref sa réponse par courriel est« je vous confirme que j'accepterai de répondre à vos questions (je n'ai pas à m'engager ou pas m'engager, j'ai à dire OUI ou NON) dans la mesure où j'aurais le sentiment…/…de participer à un travail journalistique sérieux, argumenté, avec les bons interlocuteurs selon les problématiques abordées…/… Un reportage ni fait ni à faire mais à charge ne m'intéressera pas. » De même nous avons voulu interviewer Christian Vasquez directeur et Michel Frugier président de l’Office de Tourisme : nous attendons toujours la réponse… Nous reviendrons avec nos demandes d'interview en septembre, mais d’ici là passez un bon festival et communiquez- nous vos remarques sur cette édition 2018 de Musilac !

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