Retraites, déficit et trou dans la chaussette.

J'ai déjà causé de l'escroquerie que recouvre la trop fameuse «dette sociale». C'était à propos du prétendu trou de la sécurité sociale. Il est encore question aujourd'hui du déficit accumulé par le régime de protection sociale. Un petit rappel: la création de la CADES (La Caisse d’amortissement de la dette sociale) en 1996, fut instaurée pour éponger cette dette sociale avec un remboursement total à l'horizon 2024. Cette CADES est financée par la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) et la CSG (Contribution sociale généralisée). Or la CADES a remboursé à ce jour 260.5 milliards d’euros et en a en amorti plus de 155 milliards. CSG et CRDS sont en hausse constante depuis l'origine et la totalité des dettes seront remboursées dans 5 ans. Comme on peut parier qu'on ne supprimera ni la CSG ni la CRDS, les recettes seront une apport énorme... Qui pourraient alors facilement financer ... les retraites, par exemple. Y'a des trucs qui m’énervent. c'est le cas par exemple quand j'entends dire "trou de la sécurité sociale". C'est devenu un poncif, une rengaine, un cliché, un marronnier, un lieu commun, une banalité. Or il se trouve qu'il n'y a pas plus de trou de la sécu que de beurre en branche ou de démocratie participative. Pour comprendre l'escroquerie de ce prétendu déficit, il faut se souvenir de quelques éléments. En gros, la sécu, c'est un budget colossal de 500 milliards annuels. les 22 Urssaf recueillent les 40 milliards mensuels de cotisations (désignées péjorativement par l'expression "charges sociales"). Cet argent remonte à l'ACOSS (Agence Centrale des Organismes de sécurité sociale) qui sert de banque pour approvisionner les CAF, CPAM et Caisses de retraite, chargées de verser les prestations sociales. L'ACOSS est gérée conjointement par le MEDEF, l'ensemble des syndicats et diverses autorités, le contrôle étant du ressort du parlement et du gouvernement. En 1996 Alain Juppé a instauré la CRDS pour combler le trou financier des 3 années précédentes. il a crée aussi par ordonnance la CADES (caisse d'amortissement de la dette sociale) qui gère cette nouvelle cotisation. Ladite caisse devait fermer une fois l’équilibre atteint. Inutile de préciser qu'elle existe toujours 20 ans après, mais pas à cause d'un déficit. Le gouvernement transfère en effet à cette caisse diverses dépenses relevant du budget de l’État. Par exemple Jospin et les 1er ministres suivants lui on fait prendre en charge des dizaines de milliards de dettes de l’État et Raffarin lui a même imputé les exonération de charges patronales. Faire payer les cotisations patronales par les salariés, fortiche ! Vous avez entendu les syndicats pousser des cris atroces ? Moi non plus. L’État non plus ne paye pas les cotisation sociales de ses fonctionnaires, cela fait encore plus de 80 milliards par an sur le dos de la sécu... Depuis 2008, l'Agirc accepte même de verser les retraites d'EDF et GDF, 6 milliards par an. Merci qui ? Ajoutons à cela que médecins et commissions des caisses refusent de reconnaître une foule de maladies professionnelles. Conséquence: au lieu d'être prises en charge par les employeurs, ces innombrables maladies sont uniquement à la charge des salariés et ce scandale représente 100 milliards par an. Vous l'avez compris, vos cotisations payent des sommes pharamineuses qui ne devraient pas les concerner. La CADES, inscrite au registre des sociétés, place de l'argent et emprunte sur les marchés, aux grandes banques et aux états. Elle a des comptes partout, surtout là où la morale ne voudrait pas la trouver. Les diverses caisses dont on parle sont des organismes publics, et ne peuvent pas théoriquement intervenir sur les marchés. Elles recourent à une astuce: la création "d'Organismes de placement collectifs de valeurs immobilières". Ces OPCVI sont des sociétés particulières qui n'ont que 20 porteurs de parts. Par cet intermédiaire, les caisses font fructifier l'argent dans les placements à risque et fréquentent les paradis fiscaux. Le produit de ces gains et pertes se répartit ensuite dans la plus grande opacité, Si vous voyez ce que je veux dire... C'est ainsi que les nombreuses caisses de retraite ont crée des milliers de sociétés de ce type ! Je dis bien des milliers. Pas mal d'argent disparaît dans la nature et les poursuites et condamnations sont extrêmement rares. On peut toujours évoquer le contrôle que devrait exercer le parlement, mais pourquoi parler des absents ? En bref, le "trou de la sécu" est une vaste escroquerie dont les syndicats sont largement complices. Si tous les cotisants savaient ce qui se passe avec leur fric, c'est pas des blousons jaunes, qu'on aurait, c'est des ... des... Oh et puis baste. Je ne fais là qu'un résumé grossier, il y aurait encore beaucoup à dire, mais je m'en tiens à ceci: parlez moi encore de théorie du complot.

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