60 ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie

A l’occasion du 60 ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, organisé à Chambéry, par ATTC, CGT, LDH Mouvement de la Paix, nous souhaitons faire une piqure de rappel historique et une focale sur un personnage important de cette époque : François Mitterrand. Après avoir été un étudiant xénophobe et proche de l’extreme droite avant (et après) la guerre, après avoir exercé des responsabilités dans l’administration de Vichy (Juin 1942-Janvier 1943) et avoir obtenu des mains du Maréchal la décoration de la Francisque, et avant d’être devenu Président de la République a deux reprises (1981-1995), François Mitterrand, a été Ministre de l’Intérieur ( 18 juin1954- 5 février 1955) lors du déclenchement (1novembre1954) de la guerre d’Algérie, puis Ministre d’Etat et de la Justice (1 février 1956-21 Mai 1957). Il était alors pour l’Algérie Française. Il souhaitait par dessus tout devenir président du Conseil (ce qui n’arriva pas) et ne s’opposa jamais à la dictature et à la barbarie française en Algérie. Dés novembre 1954 des militants algériens sont tués et /ou portés disparus (Mohamed Brahim Kacem Zeddour, journaliste et étudiant) Pendant cette période et sous ses ordre la police française, a torturé, tué et fait disparaître des centaines des milliers d’Algériens. (Rapports de Roger Wuillaume, et celui de Jean Mairey). Le 20 août 1955 suite au massacre de 71 européens à la mine de d’El Halia (Philippe-ville) une répression mené par un commandant des services spéciaux Paul Aussaresses, fit officiellement 1273 morts. Jean Mairey Directeur de la Sureté Nationale écrit dans son rapport « Ils ouvrirent les vannes d’une répression sans discernement, tant civile que militaire. Et le plus affligeants des résultats du massacre du 20 août se traduit aujourd’hui par une reprise des pires méthodes de la police…Dans ces excès, la police a sa part, l’armée la sienne. Chef responsable de la Sûreté nationale, il m’est intolérable de penser que des policiers français puissent évoquer par leur comportement des méthodes de la gestapo. De même, officier de réserve, je ne puis supporter de voir comparer des soldats français aux sinistres SS de la Wehrmacht » Sous le ministère François Mitterrand, ce sont pas moins de 45 militants pour l’indépendance algérienne qui furent décapités par la guillotine. Chiffre jamais atteint, même sous le gouvernement de Vichy. Ce sont 222 militants pour l’indépendance de l’Algérie qui ont été guillotiné pendant la guerre d’indépendance, dont le militant communiste Fernand Iveton. (sans compter les condamnés à mort “ civil“ ) François Mitterrand à jusqu’à la fin de sa vie, assumé ces crimes.

Quelques repères historiques : 1827-1847 Guerre et conquête de l’Algérie Tocqueville écrit que « nous faisons la guerre de façon beaucoup plus barbare que les Arabes eux-mêmes […] c'est quant à présent de leur côté que se situe la civilisation. » De la Colonie en Algérie. La période de conquête et de colonisation jusqu’en 1870 aurait fait entre 1 à 2 millions de morts algériens (Guerres, Massacres, épidémie, famine) dans le même temps l’armée française a connu autour de 100.00 morts 1848-1962 Colonisation de l’Algérie (colonie de peuplement) création des départements français d'Algérie (1848-1957) — Oran, Alger et Constantine — et des territoires du Sud (1902-1957). 8 mai au 26 juin 1945 Massacres de Sétif, Guelma et Khérrata Entre 15.000 et 25.000 morts, avec le fameux le four à chaux d’Héliopolis, (Guelma) : transformé en four crématoire par les milices de colons pour brûler et faire disparaître des centaines de cadavres ou mourants . Ces massacres furent ordonnés par le gouvernement du Général de Gaulle avec l’approbation des Socialistes (SFIO) des Communistes (PCF) et du MRP. 1 er novembre 1954 Début du mouvement insurrectionnel algérien Nov1954- mars 1962 Guerre d’Algérie 12 mars 1956 le parlement donne, avec l’appui du vote des députés communistes (PCF), les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet. Le 17 mars ce dernier donne par décret les pleins pouvoirs à l’armée française en Algérie. Cette dernière va commettre la torture, les meurtres, les exécutions sommaires, à une grande échelle. Janvier 1957 La Bataille d’Alger Le Dispositif de Protection Urbaine (DPU) mis en place pour quadriller la Casba et contrôler l’ensemble de la population ainsi que les méthodes de contre insurrection (Roger Trinquier et David Galila) vont servir d’exemple pour les police et l’armée américaine ainsi que nombre de pays dans le monde entier. Cette théorie servira de matrice pour la notion « d’anticriminalité » et la création des BAC, pour les quartiers populaires africains et arabe de métropole. 20.000 arrestations, plus de 3000 disparus 18 mars 1962 Accords d’Evian 1 juillet 1962 référendum d’autodétermination (99%) 3 juillet 1962 Indépendance d’Algérie

Programme : Mercredi 22 juin 18h30 Salle Jean Renoir à Chambéry Conférence : “ Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. De l’indépendance de l’Algérie aux mouvements protestataires actuels“ avec l’historien Gilles Manceron Jeudi 23 juin 19h AQCV de Chambéry Documentaires Vendredi 24 juin 17h30 à Pont St Charles à Cognin Evocation de la cité de transit de Cognin (1962-1979)

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