Centre Social des Combes : 13 salariés sur le carreau. La municipalité s'en lave les mains
Le 13 mars 2021 le conseil d’administration du centre social culturel des Combes, de Chambéry le haut, prononçait à l’unanimité moins 1 voix, la demande de liquidation judiciaire de l’association.
Cette décision, quand elle sera prononcée par le tribunal entraînera de fait la dissolution de l’association « CSC des Combes », et le licenciement à terme (mai juin ?) des 13 salariés.
Sans rentrer dans les détails qui ont déjà été exposés lors de notre reportage de 1h30, et qui permet de bien comprendre et la situation et les enjeux, rappelons simplement que la dette cumulée du centre s’élevait à 350.000€.
Et alors !
Non pas que nous nous réjouissons qu’un bien public ait été si mal géré par le directeur en fonction à l’époque et par les administrateurs mais nous nous questionnons toujours autant sur la responsabilité des financeurs principaux (Mairie et CAF) qui de fait étaient les tutelles de cette association.
Ils ont, comme nous le savons maintenant, fait largement défaut, dans le contrôle de gestion de cette structure, faisant preuve au demeurant de complaisance avec cet étrange directeur. En effet, malgré ses fautes de gestion manifestes, il a été remercié avec une rupture conventionnelle .
Etrange procédé !
La mairie était représentée au conseil d’administration de cette association par deux élus (Messieurs Farid Rezzak et Salim Bouziane)
Rappelons que Monsieur Rezzak était administrateur de la structure en 2019 et qu’il a participé au sein de la commission d'embauche au recrutement de ce fameux directeur.
Le représentant de la CAF, Monsieur Dominique Loctin est par ailleurs conseiller municipal de la majorité. Enfin pour finir le casting : la femme de l’ancien directeur est également adjointe de la majorité de T. Repentin.
Le défaut de contrôle de la gestion du Centre social de ces élus et leur ferme volonté de ne pas renflouer ses caisses a forcé l’association à licencier 13 salariés.
La responsabilité de cette majorité est grandement avancée.
Dans un quartier qui connait un taux de chômage frôlant les 50%, une pauvreté endémique, une abstention de plus de 70% dans certains bureaux (Les Combes par exemple) la nouvelle majorité de T.Repentin/ Mouvement citoyen, met sur le carreau 13 salariés, sans le moindre état d’âme (malgré nos demandes d’interview nous n' avons pas de réponse de leur part).
Pourtant nous avons déjà connu une majorité à l’agglomération renflouant avec des centaines de milliers d’euros le déficit de gestion du 1er délégataire du Phare (en 10 ans combien de millions d’aide pour le Phare ?). Nous avons connu une majorité municipale (Laclais-Besson) qui a perdu des millions et des millions d’argent public dans des emprunts toxiques. Nous venons de connaître une épisode pour cette nouvelle majorité T.Repentin / Mouvement Citoyen pas très glorieux, puisque par simple calcul politique (la conquête du pouvoir, tout de même !) ils viennent de donner royalement 2,4 millions € d’argent public à une multinationale (Parking Ravet/QPark) … Sauver un centre social et les emplois de citoyens défavorisés ? Non, cela semble hors de question pour ces gens là !
Ce centre social allait fêter ces 50 ans. En 50 ans, il n'a connu qu'un seul épisode de cette gravité et les pouvoirs publics le condamne aussitôt ..Cela ne rappelle t-il pas les bonnes vieilles méthodes néo-libérale de gestion ?
Mieux que leurs belles paroles, et la soupe “humaniste“ servit depuis des mois , T.Repentin et le Mouvement Citoyen révèlent ici même ,par leurs actes quel est leur programme réel.
Pourtant le budget du plus grand Centre social culturel de Chambéry était compris ces 3 dernières années entre 600.000 à 740.000€, ce qui n'en fait pas un budget extraordinaire pour un centre puisque la moyenne nationale s'établit autour de plus de 600.000€ (1)
D’autres solutions alternatives, plus respectueuses pour les êtres humains y travaillant et les habitants du quartier sont possibles comme le montre les propositions du collectif d’habitant rejetées par cette municipalité.
Notons que Cap à gauche, seul mouvement politique engagé dans cette bataille, déclare dans un communiqué envisager sérieusement la piste judiciaire dans cette affaire.
Réaffirmons que seule la publication de l' audit par la municipalité nous permettra de suivre véritablement les sommes dépensées et leurs destinataires.
À l’heure où nous écrivons cet article, on ne peut que constater l’absence totale de toute réaction de la part des partis de “gôôche“ qui ne semblent pas très soucieux du sort de 13 salariés et de l’avenir d’un quartier populaire, moins d’un an après les élections municipales.
Ils doivent sûrement être trop occuper à préparer dans leur petits états majors les prochaines élections cantonales et régionales….(Nous avons reçu un communiqué de presse du Mouvement Citoyen sur ce sujet) où n’en doutons pas l’abstention va faire un tabac…
Imaginons un seul instant une majorité Dantin /Dullin prenant une telle décision nous aurions alors dans la rue un bataillon de militants allant du PS, EELV, France Insoumise, NPA, Lutte Ouvrière qui serait sur le pont …aujourd’hui silence radio …ainsi va la “démocratie locale“.
(1) Cité dans "Le pouvoir d'agir dans les centres sociaux : un nouveau rapport au politique ? » Jeremy Louis Soutenance de Thèse elle 10 mars 2021
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