Grève et révolte sociale en Guadeloupe et Martinique

Le taux de chômage officiel en Guadeloupe est de près de 21% de la population active Le taux de chômage des jeunes est de près de 40% « Depuis le 17 juillet 2021 des milliers de Guadeloupéens manifestent toutes les semaines, pour demander l'ouverture de négociations, autour de leurs revendications. Nous avons déposé des préavis de grève depuis le mois de septembre. Ni le préfet, ni les maires, ni personne d'autre ne nous a considérés. »Déclaration de Elie Domota, porte-parole du LKP Le 21 novembre 2021 France Info Guadeloupe1 Petit rappel de la répression sociale en Guadeloupe Le 14 février 1952, dans la commune du Moule en Guadeloupe, est organisée une grève par les ouvriers de l'usine Gardel pour une hausse de leurs salaires, part du mouvement revendicatif impliquant des petits planteurs et colons sur l'ensemble de l'île. Des barrages avaient été érigés par les grévistes sur le piquet de grève. Les forces de maintien de l'ordre sur place tirèrent sur la foule, le bilan est de 4 morts et 14 blessés. Ces événements sont connus à la Guadeloupe sous le nom de massacre de la Saint-Valentin (1) Le Mé 1967 Un acte raciste, en mars 1967, d’un grand commerçant de chaussures qui lance son chien contre un “nègre“ vieux guadeloupéen handicapé et marchand ambulant en face de son magasin et une grève des ouvriers du bâtiment qui dure depuis 3 jours (24 mai 1967) pour 2,5% d’augmentation de salaire, va déclencher un mouvement de contestation, de révolte de la population guadeloupéenne. La répression est terrible bilan officiel : 8 morts. Georges Lemoine secrétaire d’État à l’outre-mer en 1985.(Gvt Mauroy ) parle lui de 87 morts Christine Taubira parlera de 100 morts Le bras armé du Général de Gaulle, en Guadeloupe s’appelait Pierre Bolotte et il est expérimenté en matière de répression coloniale. Début juin 1967, le préfet fera déférer devant la Cour de sûreté de l’État, à Paris, 14 membres du GONG Il fut chef adjoint au cabinet du préfet du Morbihan, sous Vichy, membre du cabinet civil du Maréchal de Lattre de Tassigny en Indochine, directeur de cabinet du Préfet d’Alger de 1956-1958, où il fût à bonne école avec, le Colonel Roger Trinquier, suspecté de collaboration avec les japonais pendant la guerre, deviendra quand même officier du SDECE en Indochine, puis adjoint du général Massu en Algérie. Il sera le théoricien de cette guerre en direction de la population arabe et musulmane. Il nommera son opération ; “dispositif de protection urbaine“ (DPU) et son concept de “guerre subversive“ fera école dans le monde entier et particulièrement au USA, où la CIA l’emploiera d’abord au Vietnam, puis, le FBI pour lutter contre les leaders noirs américains qui se battaient pour les droits civiques. Le colonel Trinquier prendra part au coup d’Etat d’Alger du 13 mai 1958, restant jusqu’à sa mort “Algérie Française“, ce qui ne l’empêchera pas de finir sa carrière à l’état major du commandement de la région de Nice. C’est bien dans ce contexte de la guerre d’Algérie qui va se théoriser (Le Mouel) le concept “d’anticriminalité“ dans les quartiers populaires et “arabes“. L’application de cette politique se fera d’autant plus facilement que de 1969 à 1974 fut nommé comme premier préfet de Seine St Denis, Pierre Bolotte. C’est lui qui expérimentera la première Brigade anti-criminalité (BAC) en 1971 en Seine St Denis, avant qu’elle prenne son véritable essor au début des années 1990. Aujourd’hui il y a bien un continuum dans la volonté politique et ses pratiques policières : Sonorisation nocturne, vols stationnaire des hélicoptères au dessus des tours et barres d’immeubles, utilisation massive des drones, éclairage des façades, sirènes hurlantes pendant toute la nuit, fouille de l’ensemble des personnes d’un territoire donné, qui sont appliquées dans les quartiers populaires en France ou dans les territoires néo-coloniaux d’Outre mer . Ces dispositifs perdurent comme le souligne et le confirme, à des degrés différents, nombre de travaux de chercheurs . Les populations issus des immigrations et vivants dans les quartiers populaires en France, ou dans les territoires d’outre mer , subissent en plus d’une violence économique et sociale, la mise en place d’un dispositif spécifique et particulier ne pouvant que favoriser et développer une violence policière de la part des équipes d’intervention, pratiques fortement influencées, comme on vient de le montrer par le savoir-faire culturel hérité de l’ordre coloniale. 2009-2012 Combat contre la pwofitasyon Manifestations monstres à Pointe à Pitre et dans toute l’île. Quand 33 % de la population active et 60 % des jeunes était chômage. (1) Wikipédia

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