Synchro Bus / Kéolis tous les bénéfices pour les actionnaires

Le syndicat CGT “Synchro Bus Transport Urbain“ de voyageurs de Chambéry, alerte, dans un communiqué de presse du 27 mai 2020, du fait que Kéolis SA multinationale,(70% SNCF) à qui a été attribué la délégation de service public, par Grand Chambéry (Agglo) ait une vision de la répartition des bénéfices de l'entreprise quelque peu dissymétrique. 
 En effet pour 471.000 euros de bénéfices dégagés, les agents   « n'auront que des miettes à se partager » puisque la direction leur accorderait royalement 35 euros par agents ! 
 Le syndicat revendique pour les employés : 
 « -Un juste partage immédiat des richesses   
 -La dissolution de la société en participation (SEP).  
 -La revalorisation des salaires et l'amélioration des conditions de travail, liée à l'amélioration des conditions de transport des voyageur.euse.s   
 -La dissolution de la société en participation (SEP) ». 
 Pendant que les candidats à l'élection municipale de Chambéry, Dantin / Dullin et Repentin/ Le Meur, pérorent sous les sunlights des plateaux de télévisions officielles, nous attendons toujours leurs réponses face à cette situation, face à une telle injustice ainsi que le point sur leur politique vis à vis des DSP. Bon en même temps, ceux qui vivent à Chambéry depuis plus de 25 ans savent à quoi s’en tenir…  
 D’ailleurs dans cet esprit nous avons interrogé Arlette Charlot, ancienne conseillère municipale de Chambéry ( mandat Besson 2002-2006) et candidate aux élections municipales de 2020 sur la liste “Chambéry Sociale et Ecologiste “ de Sarah Hamoudi-Wilkowsky, spécialiste de la comptabilité des entreprises. 


Olivier Berardi (Tvnet Citoyenne)  Arlette peux-tu nous indiquer ton regard en tant qu’ancienne conseillère de Louis Besson à propos des DSP (Délagation de Service Public) ? 
 Arlette Charlot En tant que conseillère municipale à Chambéry et conseillère communautaire, de 2002 à 2006, j’ai défendu avec M Vallet (PCF)  le principe de la gestion en Régie directe. Déléguer un service public à une entreprise privée constitue un véritable non sens, un service public n’a pas vocation à dégager un bénéfice pour financer un groupe privé. Mais ce n'était, ni l'avis de T Repentin (PS Président de Chambéry métropole), ni celui de C Berard (Vert, vice président au transport). 
 Olivier Berardi (Tvnet Citoyenne)  Tu as eu aussi une expérience professionnelle particulière concernant les comptes de la STAC qui était à l’époque dépendant de Véolia. 
 Arlette Charlot En effet en tant que chargée de mission, de 2006 à 2011,  pour l'expertise des comptes du Stac, à la demande du Comité d’entreprise, je n’ai cessé de dénoncer les dividendes prélevés par le Groupe Véolia, pouvant atteindre 400 000 € annuel  en rémunération d’un capital investi de …37 000 €  . Mais le vice président au transport de l’époque, H.Dupassieux (Vert) (1)  se faisait l'avocat  de Véolia avec cet argument «  Veolia ne prend que 3% du Chiffre d’affaires » ! Placez 37 000 € à votre banque et exiger d'avoir 3 % de son  Chiffre d'affaires , et vous verrez la tête de votre interlocuteur banquier. 
 Olivier Berardi (Tvnet Citoyenne) Arlette, rappelons que depuis des années, au travers d’un site “La Cuisine des Patrons“  tu dévoiles les différentes techniques comptables des entreprises qui essayent de masquer par un savant circuit leurs gains . 
 Arlette Charlot Oui tout à fait, auteure aussi d’un blog Médiapart, j'ai analysé les comptes du groupe Kéolis, actuellement délégataire à Chambéry  sous le titre « Kéolis un bel embrouillamini ». Ce groupe utilise, en effet  un montage financier particulièrement pernicieux pour aspirer automatiquement 80% du résultat d’activité de chacune de ses filiales et faire apparaître des résultats nets faibles ou déficitaires, privant les salariés de leur participation et le service public de moyens financiers. Enfin pour finir cet article signalons, qu'il ne faut pas oublier qu'une DSP, c'est souvent une dette. En effet par exemple, au hasard  : construire un parking, cela peut se faire par emprunt, mais cela peut aussi se faire en DSP. Par cetteDSP, on crée une dette, remboursée à titre de rente au délégataire en général sur 30 ans,. Et celle-ci n’apparaîtra jamais dans la dette de la ville. 
 (1) Henri Dupassieux est actuellement conseiller municipal (EELV) de la minorité, il est responsable du groupe local EELV Chambéry, soutien de la liste Demain Chambéry au 2 ème tour (T.Repentin/A.LeMeur : fusion de la liste T.Repentin et Chambéry Citoyenne du 1er tour)

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