Le variant Zemmour : Président ?

Qu’une société malade engendre des présidents politicopathes, quoi de plus naturel. Il n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier . On qualifie régulièrement, cette personnalité médiatique qui est à la base journaliste, éditorialiste, essayiste, de personnage xénophobe, raciste (1) d’extrême droite. Il n’est pas, disons le tout de suite, contrairement à ce que l’on entend trop souvent, une fabrication de plateau télévisé, où il a eu certes le temps et l’espace pour se construire en intellectuel sniper qu’il est devenu. Il n’est pas non plus la créature du Figaro, de RTL, du groupe Bolloré ou de Valeurs Actuelles. Ces instances sont simplement des vecteurs/ soutiens (importants) de la communication et non pas la cause des idées, de cette idéologie. Il est surtout le variant, le nom du symptôme de la fascisation d’une partie du néo- libéralisme, qui a vu apparaître avant lui : Jean Marie Le Pen, des Megret, des Marine Le Pen, des Cioti, et demain n’en doutons pas, des Marion Maréchal etc... qui ont eu pour fonction, dans un premier temps de servir d’épouvantail, pour les gouvernants traditionnels et dans un deuxième temps, sans que l’on s’en aperçoive (en tout cas au début), tel la fleur de pissenlit, de répandre ses idées dans le champ public.

Car pour comprendre ce phénomène, il ne faudrait surtout pas occulter, la liste inter “minable“ des mesures que les gouvernements de droite comme de gauche, ont prises et épandu dans le champ des politiques publiques, qui comme un fumier, ont rendu fertile de telles idées, tout en stérilisant petit à petit des pans entiers de notre démocratie politique et sociale. La Lepennisation des esprits a eu, en plus de 40 ans, sur un vieux terreau français d’antisémitisme et de racisme anti d’arabe et anti-africain, une contagiosité prodigieuse dans la société française. L’instrumentalisation du vote d’extrême droite, c’est à dire sa consolidation et son augmentation objective par de telles politiques ( Gouvernement UMP/PS et leurs alliées) ont permis la présence de son candidat à deux reprises (2002/2017) et par contre coup d’éliminer un leader gouvernemental plus sérieux dans la bataille politicienne des présidentielles, quitte, en plus, à utiliser des procédés tordus ( campagne contre F.Fillon en 2017)

Ces épouvantails ne sont pourtant que des résultantes de l’équation toujours en suspend, des problèmes économiques et sociaux systémiques qui ne cessent de submerger les habitants et les citoyens de notre planète: Capitalisme, mondialisation financière, destruction du vivant, qui n’engendre que précarité-pauvreté et mort pour les classes moyennes et populaires) et dont l’absence de solution et d’horizon d’espérance, en 40 ans, renforce, d’une part ce néo- libéralisme et d’autre part sa tendance néo-fasciste (soit disant infréquentable) . Le nombre de voix en faveur d’un vote d’extrême droite a été multiplié par 55% en 20 ans (élections présidentielles) . Ce vote qui s’est essentiellement concentré (score de 30%) dans le Nord et toute la façade Est de la France, ainsi que sur tout le pourtour méditerranéen, se diffuse maintenant dans les petites villes rurales de notre pays (H.Le Bras). Mécanisme parfait. Après cinquante ans d’un capitalisme d’écobuage, le temps, des grands incendies sociétaux et totalitaires, est semble-t-il venue, pour le grand capital. Qu’importe le nom du pyromane et les traits psychologiques du nouvel incendiaire.

On ne mesure pas assez, combien le surgissement des “Gilets Jaunes“ à deux reprises sur l’avenue Foch, à Paris, a pu constituer un traumatisme pour la haute bourgeoisie parisienne et à constitué un infra signal, pour l’ensemble de cette caste, dont l' intégrité physique même pouvait être atteinte. De tout temps elle demande, d’abord pour elle et ses enfants, a être intouchable. La macronie ayant fait preuve de flottement, cette bourgeoisie est actuellement en demande de protection plus ferme et plus sérieuse (militarisation) . Rappelons le mot d'Emmanuel Mounier en 1938 dans la revue Esprit ; ) "Il faut découvrir le visage de cette bourgeoisie française...qui se prépare avec un béton humain de bâtir une ligne maginot inviolable contre ces dynamismes révolutionnaire On ne comprend rien à cette bourgeoisie si on ne l'entend murmurer à mi-voix "Plutôt Hitler que Blum" . Cinquante ans de destruction ; de l’industrie, des conquis sociaux, des libertés individuelles et collectives de l’environnement, au profit des plus riches et tout cela à petit feu, ne suffise pas à l’ogre capitaliste qui veut toujours plus et toujours plus vite. Cette destruction des protections sociales et politiques a bien été entamée par les politiques publiques des gouvernements successifs depuis plus de 50 ans. Les partis de “gauche“ ont servit avec application (au local comme au national) ce néo-libéralisme contre les intérêts des classes moyennes et populaires. Les mouvements associatifs, les directions syndicales ont été impuissants pour programmer des ripostes de masse. En étant incapable de proposer une réponse adéquate à la stratégie patronale et gouvernementale radicale, véritable guerre contre les classes populaires et moyennes basses, elles ont été largement complices de ces partis gouvernementaux, qui ont révélés au grand jour leur faillite et leur corruption idéologique et politique. Ces forces ont été incapable d'intégrer, de soutenir, d'accompagner les nouveaux mouvements sociaux des 40 dernières années ( derniers en date : Les Gilets Jaunes, Mouvement anti-pass sanitaire) Cette caste de syndic et polititocrate a engendrée un vrai système réticulaire pathologisant pour la société. Des technopathes et gestiopathes détruisent, avec jubilation, les métiers et leurs savoirs faire, les postes, les emplois, distillant comme la semeuse: le chômage et la précarité de masse, l’anxiété, le stress et le burnout, désorganisant les familles et les structures de travail dans l’ensemble des services publics et des entreprises.

À cause de ce double abandon (politique et syndical) le combat des classes populaires et des classes moyennes s’est révélé vain et stérile. Elles ont été littéralement désarmées que ce soit idéologiquement, linguistiquement, sémantiquement, politiquement et médiatiquement. La représentation même de ces classes est invisibilisée…c’est dire . Dés lors, nous avons subit que défaite sur défaite (Retraites, Loi Travail, Sécurité Sociale, Société liberticide et policière) nous laissant sans défense face aux forces du capital se fascisant. Aujourd’hui ces classes moyennes et populaires sont fatiguées, totalement épuisées et sans espoir. Pour finir sur ce sujet, remarquons combien dans le registre des grandes défaites, par exemple : l’ensemble du personnel hospitalier, qui est dans une souffrance inouïe, a été lâchement abandonné, par l’ensemble de la population française incapable de se dresser contre la destruction de l’hôpital public et accessoirement la politique de santé . Ne nous étonnons donc pas de la volonté de “dégagisme“ ambiant (rationnelle ou irrationnelle, mais exprimant une perte de confiance et une dépolitisation absolue ) qui règne depuis plus de 15 ans en France. Le temps de l’accélération de la sauvagerie, est maintenant semble t-il, à porté d’urne. Avec cette armée de réserve pétainisante et fascisante ( droite radicale et extrême droite) le néo-libéralisme, dispose d’une force de frappe (menace et/ou opératoire) plus efficace pour casser encore plus vite les dernières solidarités et surtout les derniers mouvements de résistance. (Gilets Jaunes/Mouvement Anti Pass Sanitaire…) Les grands piliers de cette idéologie sont bien connus : le libre échange et la libre circulation des marchandises, des capitaux aboutissant à la mondialisation, la privatisation à outrance, l’endentement sans fin des pays, la destruction du vivant. Dans l’entreprise : tout pour les actionnaires ! La peur de la démographie exponentielle des zones non occidentales, ( « La démographie, c’est le destin ».( 2) l’immigration, le grand remplacement, le danger musulman et islamique et son corrollaire le terrorisme, la culpabilisation généralisée, la mort de notre nation, de notre identité, de notre civilisation, la guerre à tous les étages, la démocratie baillonnée, la surveillance généralisée et totale (Etatique, mutuelle, crédit social etc..) . L’heure est venue, semble t-il, pour l’amplification de ce type de pensée et de politique !

Elle prend, inexorablement, le chemin des urnes. Un corps électoral s’exprimant ; apeuré, remplit d’amertune, de frustation, d’humiliation, culpabilisé ( cultures woke et cancel servant de repoussoir) déboussolé, dépolitisé, peut, aujourd’hui, sans aucun doute, accepter une proposition politique simpliste et binaire qui se veut visionnaire, civilisationnelle portant, au final, une séquence ouvertement révolutionnaire (stopper la course vers, soit disant, l’abime) et réactionnaire (retour aux valeurs, soit disante, régénératrices) Cette force idéologique et politique fascisante, préparée structurellement de longue date, par la suggestion d’une dangerosité ubiquiste (délinquante, musulmane, terroriste, environnementale, et maintenant sanitaire…) va petit à petit, n’en doutons pas, révéler au local, un nouveau personnel de petit “capo“, et s’accompagnera, certes d’une société de vigilance à 360°, mais aussi d’une activation objective d’individus ou commandos fascistes à l’idéologie néo- nazis qui vont encore plus prospérer (en agressions, attentats et massacres) contre les populations étrangères, les familles d’origines immigrés, quand ce n’est pas contre des médias alternatifs, les militants associatifs et politiques. N’en doutons pas, cela n’émouvra personne. D’ailleurs le stade suivant auquel nous assisterons est l’organisation par les politiques sécuritaires d’une répression inouïe (renouant avec une histoire pas si lointaine) sur une population ciblée ( immigrés et français d’origine, arabes africains, musulmans, ainsi que sur tout les opposants ) . Elle ne suscitera, non plus, aucune réaction de protestation de masse dans la société blanche, chrétienne et Française..monsieur ! (Nous entendons par là : une réaction massive construisant un rapport de force, capable de stopper ou d’inverser cette dynamique)

Surgissement du variant Zémourrien Maintenant qu’il est un candidat crédible pour la présidentielle 2022, il ne nous paraît, ni intéressant, ni productif d’en rester à ce niveau d’analyse. Ni de relier, intellectuellement, cette dynamique avec une quelconque filiation intellectuelle et politique d’avec des personnages du passé (Drumont/Maurras/Bainville etc…), ce qui ne fait en rien avancer le problème, et qui n’est que discussion d’érudit de salons. En effet le propos de cet article sera de développer une analyse qui tend à démontrer comment la posture (tribunicienne et sans tabou), le diagnostic (civilisationnel), les arguments ( réactionnaires et conservateurs) et les propositions (radicales) de ce personnage, peuvent entrer en résonance, en concordance et au final déterminer peut- être un vote d’une partie suffisante de l’électorat dans l’ensemble du spectre politique français et d’une partie des abstentionniste, pour lui ouvrir les portes du 2 ème tour. Mais avant posons l’anatomie d’un corps électoral Un électorat (3) n’est pas un tout homogène, statique et immobile. Il est constitué au contraire d’un coeur qui battrait “inconditionnellement“ (fidélité) comme son nom l’indique pour une personnalité, un parti, un mouvement. Il constitue le flux centripète d’un candidat. Ces corps traditionnels ont subit depuis 30 ans une tectonique électorale qui les a fractionné et fragmenté. Est ainsi apparu dans ces corps électoraux, des cercles qui entretiennent des rapports très volages avec leur champion ou leur marque électorale, c’est à dire qui peuvent s’en écarter momentanément selon le contexte et les circonstances. Ils constituent les flux centrifuges. Une décision de vote se fait entre un arbitrage de valeurs /croyances/ adhésion, mais aussi et surtout, maintenant, et particulièrement pour ces forces centrifuges, selon l’écosystème (contexte et circonstances) de leur quotidien et son lien avec des thématiques ou événements nationaux et /ou internationaux circonstanciés, introduisant une dimension intime et émotionnelle, comme élément décisionnel. Ici on parle bien de ces franges électorales volatiles (centrifuges) qui peuvent venir d’une façon incertaines et surtout improbables se fixer (centripètes) sur un candidat qui pouvait au départ être éloigné de leurs propres convictions idéologiques. Dans une société malade, comme la nôtre, nous pouvons appeler cela une dissociation électorale momentanée. Que ce soit un vote contre ou un vote pour, un accord sur une seule thématique (exemple au hasard : “danger musulman ou islamique“ ), renforcé par un événement particulier, peut déclencher une décision de circonstance et collecter ainsi pour ce candidat un nombre de voix surprenant, propulsant ce dernier au deuxième tour d’un élection présidentielle. Ces franges électorales existent bel et bien dans l’ensemble du spectre politique. Elles constituent une sorte de “marais“ qui décide des majorités. Cette volatilité, les marques politiques et leurs candidats, forts de leur opportunisme, en sont gourmandes en vue de la conquête du pouvoir. Elles orchestrent dans leur stratégie (plan com, sondages, actions, etc..) l’écriture d’une dramaturgie au plus près de ces horizons d’attentes, de ces chocs émotionnels, offrant un débouché, une surface de résonance à ce besoin d’écho.

À la recherche du corps électoral Zemmourien Répétons le, il s’agit dans cet article de comprendre comment se réceptionne, comment s’articule, l’activité Zémmourienne avec les attentes de certains citoyens, et si cela produit un quelconque tropisme. Mesurer objectivement l’étiage ou la crue électorale de ce candidat est chose impossible puisqu’il n’y a pas de données électorales . On oublie trop souvent ces temps-ci, que jusqu’en avril 2022, E. Zemmour n’a pas d’électorat réel, mais que des intentions de vote. (Sondages) Pourtant tentons de mesurer le périmètre de sa chambre d’écho et sa surface de résonance. Tout d’abord posons rapidement, dans une dimension psychosociale, les traits caractéristiques de cette personnalité, qui paraît intéresser un nombre toujours plus important de citoyens (sources : air du temps /relationnels/sondages) E.Zemmour fait preuve : -D’un franc parlé. Il est cash, décomplexé (nouveauté, après celle de Sarko 2007) ce qui est ressenti comme une valeur de sincérité. On peut dire qu’il est une personne unique en politique ( dans le segment gouvernemental) puisqu’il qui dit ce qu’il pense et qu’il pense et croit ce qu’il dit : cas exceptionnel dans ce milieu. Il n’a exercé aucune responsabilité ni mandat politique. C’est au sens propre un idéologue. Ce qui le crédite (paradoxe) d’un degré de confiance important.Compte tenu de ses propositions, nous ne pouvons donc que trembler qu’il fasse ce qu’il dit. -Dans son expression physique et orale, d’un enthousiasme, d’une vitalité, d’une énergie, d’une passion, certes simpliste et obsessionnelle, mais qui affiche une “virilité masculine“ sans vergogne. Elle s’appuie manifestement sur une frustration de reconnaissance et un besoin de revanche (Ayant échoué au concours de l’ENA, il n’a pas été le haut fonctionnaire d’Etat qu’il aurait souhaité être (4) ). Il peut à partir de cette revendication à contre courant, cette subjectivité, cette “proximité de soi“, toucher plus profondément un citoyen en besoin d’écho et être de ce fait le représentant politique le mieux placé pour incarner, face aux interrogations, aux malaises et aux souffrances individuelles qui érodent les identités, d’une part une conservation et un renforcement de la masculinité (dans sa dimension dominante) et d’autre part toutes les frustrations qui sourdent dans la population. -D’une radicalité (innovation) sans précédent dans ses propos, écrasant largement le marché du politiquement correcte et de la langue de bois, renvoyant les propositions politiques de ces concurrents, dans le registre “has been“. En disant “tout haut ce que pense tout le monde “ et en mettant un “coup pied dans la table “ il se pose comme un véritable boutoir, ouvrant des brèches et imposant l’agenda politique et médiatique de notre pays depuis plusieurs mois.

Depuis plus de 11 ans, à la Tvnet Citoyenne nous n’avons pas cessé de pointer, une expression grandissante de radicalité dans notre champ d’expérience journalistique au contact des populations. Expression qui dans la grande majorité des cas ne voulait pas s’exprimer ouvertement ou “à visage découvert“. Le mouvement des “Gilets Jaunes“ en a été sûrement le meilleur indicateur tsunamique. Force est de constater que les partis de “gauche“ et les directions syndicales, n’ont pas été en mesure d’élaborer un offre répondant à cette attente. -D’une culture, d’une érudition de l’histoire et des sciences politiques, d’un talent oratoire (conteur/ pédago style A.Decaux ou P. Bellemarre) et d'une maîtrise des codes du débat télévisé, qui ne peuvent que séduire dans une France toujours aussi béate et crédule devant une “culture cultivée“ classique ( Il ne connait pas son latin quand même). Ce qui n’empêche pas, bien évidemment, d’en contester ses affirmations, ses interprétations et sa vision. Enfin pour finir Eric Zemmour est juif (ce n’est pas un scoop puisqu’il affiche sa judéité, ce qui est rare en politique) . Eric Zemmour est un nationaliste français et juif …pas israélien. Non ! Il est bien français, juif et d’extrême droite ! On ne mesure pas je crois, combien cette combinaison est rare est inédite en France (Pas en Israël). Dans notre inconscient collectif (histoire), un candidat qui se revendique ouvertement juif ne peut pas être d’extrême droite. Mais cela ne s’arrête pas là. Eric Zemmour est un nationaliste français, juif d’extrême droite qui ose critiquer et malmener les juifs en France (Enfants Sandler). Qui affirme une position semble t-il anti-sioniste "Jérusalmen c'est Paris“, citant souvent le phrase célèbre de Stanislas de Clermont-Tonnerre : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus. » se mettant, ainsi, à dos le lobby des organisations juives (CRIF etc..). Il salit la réputation de E.Zola, il pense que Dreyfus n’était pas tout a fait innocent et que Pétain n’était pas vraiment cou­pab­­le. Situation unique en France. Pour certains cela est abject. Mais pour beaucoup d’autres, il devient de facto une assurance anti fasciste parfaite, et pour pas cher, ouvrant une autoroute, au voix potentiels et ce dans tous les milieux, dans toutes les classes sociales, contrairement à la figure repoussoir de Jean Marie le Pen. Ainsi tous les efforts de la stratégie de banalisation du Front National / Rassemblement National, qui passait par une euphémisation ou une modération sur certains sujets, sont balayés, d’un coup, par un candidat qui ose surfer, sur ces mêmes thèmes, mais lui, d’une façon provocatrice, outrancière et inacceptable. Pour toutes ces raisons, il réalise le tour de force d’être à la fois une sorte de “dévieur“ rejeté par tous et d’être un “déviant intégré“ (5) qui brise les distances sociales et les normes de la convenance, tout en étant protégé et défendu par son groupe et sa communauté d'affinité. Dés lors la réponse identitaire peut être entendue. Il est en passe de rafler la mise. Et ne doutons pas qu'il nous sorte, bientôt, de sa manche, une version du capitalisme populaire ou sociale à la mode gaulliste revisitée Comme le comble dans notre société va plus loin que l’entendement. C’est à cet indicateur que l’on mesure combien notre société est bien malade. Nous n’insisterons donc, pas sur le fait, que le coeur potentiel de son électorat est constitué du vote traditionnel (et oui !) d’extrême droite dans notre pays et de la portion radicale de l’électorat de la droite (LR-UDI-Modem)

Mais par quels biais une partie (minoritaire) d'un électorat éloigné idéologiquement des valeurs d’Eric Zemmour pourrait voter, au final, pour lui. 1-Comme le démontre la crise politico-sécuritaire “organisée“ à l’occasion de la diffusion du Covid 19, l’orchestration d’une peur généralisée (pouvoirs publics et médias ) ont réussit à précipiter, l’ensemble des organisations politiques et syndicales (l’ensemble des contres pouvoirs ) et la population entière dans une soumission totale aux désirs autoritaires de l’exécutif. Cette situation, l’absence de réaction et l’obéissance totale ne peut que favoriser chez certains, un vote pour un “candidat sauveur“ au verbe haut et fort, et à la solution magique ( L'homme providentiel : Bonapartisme/Boulangisme/ Pétainisme/ Gaullisme) à la hauteur des “défis que nous traversons“. Surtout dans le confusion opportunément entretenue, par le gouvernement qui ne cesse de déboussoler les citoyens . Surtout dans ce rendez vous aberrant qu’est l’élection présidentielle qui voit se produire la soit disante rencontre entre une “ homme et un pays“. (Homme providentiel /Bonapartisme) 2- Par le biais de l’existence des “incivilités “ du quotidien, jusqu’aux zones de “délinquances et de criminalité“ dues aux trafics en tous genres, (“ Territoires perdues de la République “ ) qui “pourrissent“ et rendent difficiles voir invivables la vie dans certaines parties des quartiers populaires et qui rapprochent considérablement les exaspérations de certains des habitants subissant ces violences, de la vision d’un Zemmour. Il suffira dés lors, pendant la campagne, de surgissement dans l’actualité de faits divers instrumentalisés médiatiquement et politiquement pour que l’émotion soit “encore une fois à son comble“ . (Faits divers et leurs traitements qui sont déjà présents : voir entre autres lire “Emeutes à Fréjus“ dans Figaro du 5 novembre 2021 avec vidéo fournit par le syndicat Alliance Police. ) Le sentiment entretenu d’insécurité généralisée (nationale / internationale) entretient une explosion de la “demande de protection “ (irrationnelle) de la part d’une population française vieillisante (mais qui constitue le gros des votants) qui se traduit par des augmentations de polices (nationales et municipales ) de sécurité privé, de surveillances généralisées, de contrôle numérique et sociale à tendance totalitaire. Dynamique totalement acceptée par l’écrasante majorité de la population selon le bon vieux adage “Si on a rien à se reprocher“ ou encore “ Anticiper le passage à l’acte“.

3- Par le biais de la stigmatisation et du harcèlement moral et politique des musulmans depuis de trois longues décennies ( ex aujourd’hui : Interdiction du voile à l’école, bientôt lors des sorties scolaires ? bientôt à l’université ? bientôt dans la rue ?) et la visibilité de plus en plus en grande de leur culture et de leur confession, qui ont provoqué dans tous les partis de gauche et d’extrême gauches des fractures qui ont du mal à se cicatriser. Ce qui a révélé l’existence d’une frange radicale et extrémiste de la laïcité, qui est convaincue que le modèle français et républicain de la laïcité est attaqué, assiégé ? en danger de mort ? Ceci banalise et rend de plus en plus crédible, le costume de bouc émissaire, que l’on a enfilé sur ces populations étrangères ou françaises d’origine immigrés. Ces différents points et peut-être d’autres constituent des résonances et des concordances thématiques flagrantes, pour tous ceux qui sont encore capable de voir et d’entendre le réel, entre des franges électorales volatiles, centrifuges et la posture, le discours et certaines propositions réductrices (6) et redoutable du variant néo-libéral Zemmour. C’est donc bien ; Les politiques publiques, sous l’influence du néo-libéralisme, de destruction des conquis sociaux et démocratiques, l’incapacité des directions syndicales de s’y opposer, et l’absence de proposition d’une doctrine politique et unitaire de défense des classes moyennes et populaires, pour un projet anti néo-libéral, plus démocratique et plus juste, qui ont ouvert le champ ( la nature ayant horreur du vide) à des résonances et des concordances aujourd’hui possibles d’avec le discours Zémmourien. Cet écho se répercutera t-il en vote final sur ce nouveau politicopathe ? Réponse le 10 avril 2022 à 20h, réponse en mai 2027 en 2032.

Notes : 1-Eric Zemmour a été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018. D’autres procédures sont actuellement en instruction. Le candidat du PCF, Fabien Roussel, demande que les personnes ayant été condamnées pour incitation à la haine, soit inéligibles, visant directement ainsi Éric Zemmour. 2-“La France n'a pas dit son dernier mot“ .E.Zemmour 3-Les français et les médias ne s’intéressent guère à l’étude des résultats électoraux, qui contiennent pourtant des données fondamentales pour comprendre la tectonique électorale. Donnée rapide concernant notre propos : Coeur et cercles électoraux. En 25 ans, le nombre de votant au 1er tour des présidentielles n’a guère évolué. On peut dire que le coeur électoral (centripète) du candidat de la droite de gouvernement (UMP/LR) est à 7 millions de voix (Fillon 2017) que celui FN est autour de 4 millions de voix ( 2007) que celui de Mélenchon est autour de 4 millions de voix. Dupont Aignan autour de 500.000 voix .On peut noter que l’extrême gauche (NPA / LO ) depuis 10 ans a un coeur électoral stable et auquel ne s’agglomère aucun cercle de circonstance. Le cas du PS socialiste est délicat compte tenu de son effondrement en 2017 (perte de 8 millions de voix par rapport à 2007 et 2012), on ne voit pas où et comment une candidature PS en 2022, si A.Hidalgo se maintenait, pourrait dépasser celle de Benoit Hamon de 2017, ce qui laisserait entendre (principe de réalité) que le coeur de son électorat se situerait en 2021, autour de moins de 3 millions de voix. 4-Ce n’est pas un hasard, qu’en suivant la campagne des municipales du Front National de 1997, pour le compte du Figaro et particulièrement à Vitrolles E.Zemmour sympathisa avec Bruno Mégret (RPR/FN/MNR) et entame, à partir de cette date, une relation personnelle et idéologique avec ce haut fonctionnaire d’Etat (Polytechnicien, Institut des hautes études de défense nationale, Pont et Chaussées) et non avec le “ Menhir“, Jean Marie Le Pen. Documentaire Bfmtv: “Eric Zemmour, une obsession française“ Quentin Baulier, Pauline Revenaz et Benjamin Duhamel avec Marie-Pierre Bourgeois Le 01/11/2021 5-Déviations et Déviance dans Stigmate E. Goffman. Edition de Minuit 1975 6-Nous ne rappellerons ici que, le principe de complexité qui régit nos sociétés, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas ni compréhensibles ni explicables. Face à l’irrationnel et l’aberration des arguments que nous entendons de puis trop longtemps et pour faire surgir une réponse à un légitime besoin d’explication, il est toujours bon de rappeller les mots de Pascal « Je tiens impossible de connaître les parties, sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître les parties ». Ce qui devrait nous ouvrir à une connaissance conjonctive de l’ensemble des sciences humaines, pour poser une analyse.

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